La reconstitution numérique d’un crâne vieux d’environ un million d’années pourrait réviser la chronologie de l’évolution humaine
Découverte et réévaluation possible des origines humaines
Le crâne Yunxian 2, fragment écrasé retrouvé en Chine en 1990, a longtemps été attribué à Homo erectus, considéré comme un ancêtre de l’Homme moderne.
Des chercheurs ayant recours à des techniques de reconstruction moderne ont identifié des traits qui pourraient rapprocher Yunxian 2 d’espèces comme Homo longi ou Homo sapiens, des formes jadis supposées apparaître plus tard dans l’évolution.
Selon l’anthropologue Chris Stringer, du Muséum d’Histoire naturelle de Londres et membre de l’équipe publiée dans Science, cette étude marque un tournant majeur dans l’interprétation de ce fossile.
Elle suggère qu’il y a environ un million d’années, les ancêtres se seraient déjà divisés en groupes distincts, indiquant une division évolutive plus ancienne et plus complexe que ce qui était envisagé jusqu’à présent.
Méthodes et comparaison des fossiles
Les chercheurs ont procédé à une reconstruction numérique du crâne Yunxian 2 en mobilisant tomodensitométrie, imagerie par lumière structurée et reconstruction virtuelle. Ils se sont appuyés sur un crâne similaire pour façonner leur modèle et l’ont ensuite confronté à plus d’une centaine d’autres spécimens.
Selon Stringer, Yunxian 2 pourrait aider à éclairer un ensemble de fossiles humains datant d’il y a environ 1 million à 300’000 ans, qui demeure encore ambigu.
Cette recherche s’inscrit dans une série d’études récentes qui remettent en cause certaines hypothèses sur les origines humaines, notamment avec la reconnaissance en 2021 d’Homo longi comme espèce distincte. Les auteurs soulignent que les fossiles tels que Yunxian 2 rappellent combien notre connaissance des origines humaines reste incomplète.
Réactions et implications
Des experts comme Michael Petraglia estiment que ces résultats pourraient brouiller les perspectives établies sur la dispersion des premiers humains, et suggèrent qu’Asie de l’Est pourrait jouer un rôle plus central dans l’évolution des hominidés que prévu.
La publication est issue de la revue Science, et les auteurs avertissent que d’autres recherches seront nécessaires pour confirmer ces conclusions.
afp/edel