Alcool et santé : existe-t-il vraiment un alcool moins nocif ?

Alcool et santé : existe-t-il vraiment un alcool moins nocif ?

Une question revient régulièrement concernant le vin, la bière ou les spiritueux et leurs effets sur la santé. Selon une synthèse récente, l’élément principal à surveiller demeure l’éthanol, quel que soit le type de boisson.

Le rôle de l’éthanol et les risques cancérigènes

Peu importe le contenant, le danger sanitaire majeur provient de la même molécule: l’éthanol. Le corps le métabolise en acétaldéhyde, une substance toxique qui peut endommager l’ADN et accroître le risque de cancers. Le Centre international de recherche sur le cancer classe l’éthanol dans le groupe 1 des agents cancérigènes.

Vin rouge, vin blanc, spiritueux: les bienfaits allégués restent contestés

L’idée selon laquelle le vin rouge pourrait protéger la santé est aujourd’hui largement remise en question. Pour Marc Peterhans, directeur de la Croix Bleue Suisse, les bénéfices potentiels seraient contrebalancés par des effets négatifs, notamment le risque de cancer. Pour les alcools clairs et foncés, aucune étude solide ne montre une différence significative en matière de nocivité; les variations observées s’expliquent surtout par les congénères, qui peuvent influencer la gravité de la gueule de bois sans modifier le risque sanitaire global.

Recommandations sanitaires et contexte suisse

Face à ce risque, l’Organisation mondiale de la Santé a durci sa position en 2023 en rappelant qu’aucun seuil de consommation n’est sans danger. En Suisse, la Croix Bleue a abandonné la notion de quantité maximale recommandée et privilégie désormais le principe selon lequel moins d’alcool est préférable. Cette révision suscite des résistances, notamment de la part de l’industrie et de chercheurs proches d’elle, qui évoquent des tactiques similaires à celles utilisées par l’industrie du tabac pour entretenir le doute et protéger un marché. L’organisation évoque une phase de déni visant à protéger ce secteur.

Coûts et conséquences pour la société suisse

Les chiffres restent préoccupants: selon l’OFSP, en 2022, environ 16,4 % de la population suisse avait une consommation d’alcool excessive, avec des coûts sociaux annuels estimés à 2,8 milliards de francs.

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