Traite des êtres humains en Valais : premiers constats et actions de l’AVIT
Constats et enjeux autour de la traite des êtres humains en Valais
« Les cas de traite d’êtres humains ont également lieu en Valais et notre responsabilité collective n’est pas de tourner le regard » a souligné, lundi en conférence de presse, Mathias Reynard, conseiller d’État en charge du Département de la santé, des affaires sociales et de la culture.
Sur une période de 18 mois, l’AVIT a été sollicitée pour environ 50 personnes ou leurs dossiers. Treize victimes ont été identifiées et accompagnées en 2024. Elles sont déjà au nombre de 15 sur les neuf premiers mois de 2025. Au total, il s’agit de 20 femmes et de 8 hommes. Les 64% des cas sont liés à des infractions à caractère sexuel. La majorité concerne des ressortissantes africaines. Entre 2013 et 2022, le nombre de cas s’était situé entre un et trois, annuellement.
Procédures pénales en cours
En Valais, comme dans le canton de Vaud, les victimes bénéficient d’un délai de rétablissement de 90 jours. Celui-ci leur permet de réfléchir à déposer ou non une plainte pénale. Ce délai est au minimum de 30 jours dans notre pays.
Actuellement, trois procédures pénales sont en cours en Valais. Les auteurs potentiels d’une infraction pour traite des êtres humains sont poursuivis d’office, si la police est au courant de l’affaire.
Formation et lutte contre l’invisibilité
Grâce à la formation de près de 250 professionnels, l’action de l’AVIT permet de sortir de l’invisibilité des personnes exploitées et de leur offrir un soutien adapté.
Formation à grande échelle et accompagnement
Ces personnes ont été formées à détecter les signaux et à orienter les victimes. Ces formations ont notamment été données auprès de la Police cantonale et du personnel travaillant dans l’aide aux victimes. Elles ont également été dispensées auprès des autorités migratoires, des délégués à l’intégration, des intervenants en protection du marché du travail, du personnel de santé et auprès des intervenants soutenant les travailleurs.
Ce dispositif d’accompagnement offre aux personnes exploitées de recevoir un appui global, tant sur les plans psychologique, médical, juridique, administratif que matériel.
Ressource associée
Écouter aussi l’interview du directeur de l’AVIT, David Dandrès, dans Forum.