Procureur général espagnol Álvaro García Ortiz jugé dans un procès inédit lié au secret judiciaire
Contexte juridique et cadre de l’affaire
Nommé en 2022 par le gouvernement de gauche, qui affirme croire en son innocence, Álvaro García Ortiz est poursuivi pour un délit de violation du secret de l’instruction. Cette affaire s’ajoute aux défis politiques auxquels le Premier ministre Pedro Sánchez est confronté.
Faits reprochés et parties impliquées
Le magistrat, qui occupe le plus haut rang dans le parquet espagnol, serait accusé d’avoir transmis à la presse un courriel confidentiel lié à une enquête visant le conjoint d’Isabel Díaz Ayuso, présidente de la région de Madrid et figure montante du Parti populaire (PP).
Audiences et déroulement
Le magistrat est arrivé au Tribunal suprême vêtu de sa robe et s’est installé près de ses avocats peu après 10 heures, ce lundi.
Défense et cadre procédural
Dans sa défense écrite, Álvaro García Ortiz affirme être victime d’une campagne orchestrée par le gouvernement régional de Madrid, destinée à détourner l’attention de la fraude fiscale présumée du conjoint de la présidente et à protéger l’image de l’élue. Il réaffirme son innocence et refuse de démissionner.
À l’instar du bureau de l’Avocat général de l’État, qui défendra García Ortiz, le procureur du Tribunal suprême, chargé de l’accusation, réclame également la relaxe.
Réquisitions et réactions des parties civiles
Le conjoint de la présidente de la région réclame une peine de quatre ans de prison et 300 000 euros de dommages et intérêts. Par ailleurs, cinq associations et le parti Vox, partie civile, demandent des peines comprises entre quatre et six ans.
Temps forts et suites probables
Le Procureur général de l’État sera le dernier à prendre la parole le 12 novembre. Environ quarante témoins, dont douze journalistes, sont convoqués à la barre. Si l’accusé est déclaré coupable, Álvaro García Ortiz devrait quitter ses fonctions, ce qui pourrait provoquer une crise au sein du parquet et représenter un revers politique pour le Premier ministre.