Siemens Mobility remporte un contrat de 2 milliards des CFF face à Stadler

Contexte et décision des CFF

Trois offres étaient en compétition lorsque les CFF ont officiellement retenu celle de Siemens Mobility, une information confirmée par le directeur de l’entreprise ferroviaire lors d’une prise de parole à Berne ce vendredi.

Selon les critères d’investissement, de coûts d’exploitation, notamment énergétiques et de maintenance, ainsi que sur les aspects de durabilité, l’offre du constructeur allemand a été jugée la plus favorable.

La décision, présentée comme nette et sans ambiguïté par Vincent Ducrot, fait référence à une « raison claire » derrière ce choix.

Réaction de Stadler

Dans un communiqué publié peu après l’annonce, Stadler affirme prendre acte de la décision avec grand regret et indique qu’il examinera attentivement les motifs retenus par les CFF. Le fabricant thurgovien précise que l’écart de prix effectif avec son concurrent était de 0,6 % pour un parc de 176 trains à deux étages.

Une perte perçue pour la Suisse ?

Stadler souligne que sa technologie la plus récente et son savoir-faire n’auraient pas suffi à convaincre les CFF. Le groupe rappelle que ses trains à deux niveaux, les KISS, circulent avec succès sur le réseau S-Bahn Zurich depuis 2012 et qu’ils sont déployés dans 14 pays.

Les trains destinés à la Suisse sont fabriqués dans les sites de Bussnang (TG) et de St. Margrethen (SG), où environ 6000 personnes travaillent. Selon Stadler, jusqu’à 80 % de la valeur ajoutée reste en Suisse et plus de 200 PME helvétiques lui fournissent des composants.

Caractéristiques et capacités des nouvelles rames

Environ 95 véhicules prendront place sur les lignes du RER zurichois, remplaçant les premiers trains duplex mis en service il y a 40 ans.

Pour la Suisse romande, 21 véhicules sont prévus sur les lignes du RER Vaud et du RE33 Martigny–Annemasse.

Longues d’environ 150 mètres, les rames offriront une capacité accrue avec environ 540 places assises et huit zones multifonctionnelles, adaptées au voyage debout, au transport de vélos et de bagages. Aux heures de pointe, les trains circuleront en double traction et disposeront ainsi de plus de 1 000 places assises.

Accessibilité et confort à bord

Les nouveaux véhicules prévoient un plancher bas à toutes les portes, des sièges plus spacieux et réglables en première classe, ainsi que des prises de courant pour les passagers des deux classes. Deux toilettes par train seront disponibles, dont une accessible aux personnes à mobilité réduite.

Par ailleurs, l’utilisation de ces trains est envisagée dans le cadre de futurs réaménagements de l’offre, ce qui explique que le marché comporte une option pour 84 véhicules supplémentaires.

Référence source : ats/jop