Droits de douane américains à 15% : analyse de la presse romande et coût du compromis

Réactions des médias romands face à l’accord sur les droits de douane américains

La presse romande met en avant le coût élevé du compromis qu’impose l’accord sur les droits de douane américains, tout en évoquant les concessions économiques que cet accord implique pour la Suisse. Des titres comme 24 Heures et la Tribune de Genève relayent le message du Conseil fédéral publié sur X après l’annonce, señalant que le pays peut se réjouir d’un taux de 15% mais au prix de concessions importantes, et dans une dynamique qui rappelle les voisins européens.

Pour certains journaux, ce remerciement apparaît comme une courbette symbolique et témoigne d’une réalité largement connue: Washington fixe en grande partie les règles. Ils relevaient aussi des retards du Conseil fédéral pour comprendre la ligne directrice de l’administration américaine et s’ajuster à sa politique, parfois perçue comme erratique.

Une victoire décrite comme Pyrrhus par plusieurs rédactions

Le Temps estime qu’il faut néanmoins pouvoir se réjouir: à l’automne 2025, les nouvelles restent complexes, mais l’accord douanier permet aux entreprises suisses de concourir à armes égales avec leurs voisins européens et montre une réaction rapide et efficace des chefs d’entreprises. Il souligne toutefois que le texte n’est pas parfait et n’efface pas l’humiliation subie en août lorsque Washington avait imposé 39% à la Suisse.

La Liberté reprend cette analyse en parlant d’une victoire coûteuse et d’un sentiment d’humiliation face au locataire de la Maison Blanche, qui aurait entraîné le Conseil fédéral à revenir à la table des négociations après des pressions et des turbulences.

Par ailleurs, l’accord est présenté comme obligeant la Suisse à investir jusqu’à 200 milliards de dollars aux États‑Unis d’ici 2028, ce qui pourrait entraîner des transferts d’emplois vers l’étranger et autoriser l’importation de denrées agricoles controversées, telles que la viande bovine hormonée ou le poulet chloré, productions interdites en Suisse.

Le franc fort comme obstacle supplémentaire

ArcInfo apporte une lecture complémentaire: même avec une prétendue victoire tarifaire à 15%, le franc fort peut amoindrir l’impact réel pour les exportateurs. À un cours d’environ 0,80 franc pour un dollar, contre 0,90 à la mi-mars, un produit suisse devient environ 12% plus cher pour le marché américain en raison du taux de change.

Les journaux soulignent ainsi que le franc fort demeure un obstacle significatif pour les exportations helvétiques et que l’évaluation globale de l’accord doit prendre en compte non seulement les droits de douane, mais aussi le poids du change sur la compétitivité.

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