Taxation de l’aviation de luxe et enjeux économiques mondiaux: panorama des initiatives et des réactions

Coalition en faveur d’une taxation de l’aviation de luxe et progression des adhésions

À l’approche de la COP30, un groupe de pays étudie l’instauration d’une taxe sur les classes affaires et les jets privés afin de financer l’action climatique et le développement. Le Nigeria a intégré ce groupe et le Brésil en tant qu’observateur est venu compléter la liste, selon l’annonce faite samedi. Djibouti, le Nigeria et le Soudan du Sud ont aussi rejoint la coalition initiale de huit États qui comprend notamment la France, l’Espagne et le Kenya. Par ailleurs, le Brésil a été accueilli comme observateur, aux côtés des Fidji et du Vanuatu.

Les États concernés envisagent une imposition sur les classes affaires et première, ainsi que sur les jets privés, dans l’objectif de dégager des ressources pour le climat et le développement.

Volonté d’extension et position française

Parmi les membres ayant déjà mis en place une taxe, la France est citée comme exemple : certains souhaitent viser un niveau de taxation plus élevé et une plus grande progressivité. Le gouvernement français a toutefois affirmé récemment qu’il n’envisageait pas d’augmenter la taxe à ce stade.

Selon une source française à la COP30, l’objectif est « d’embarquer le maximum de pays » dans ce dispositif, tout en reconnaissant que les ressources nécessaires pour financer l’adaptation au changement climatique exigent de nouvelles recettes.

Autres évolutions économiques et politiques mondiales

En Allemagne, le gouvernement a annoncé qu’il reviendrait sur une hausse de la taxe sur les billets d’avion décidée par l’administration précédente, dans l’objectif de relancer le secteur du transport aérien.

Sur le plan commercial, le Brésil juge positive la levée de droits de douane annoncée par les États-Unis pour certains produits comme le café, tout en appelant à des avancées plus substantielles dans les négociations en cours. Toutefois, le Brésil demeure affecté par une surtaxe punitive de 40% appliquée par Washington à une part significative de ses exportations, notamment le café et la viande bovine, taxés à 40% après une période où ils était à 50%.

Le Brésil est le premier producteur et exportateur mondial de ces deux produits, et la hausse précédente répondait à des représailles liées à des tensions politiques. La levée partielle des droits de douane au niveau mondial est décrite comme positive par le pays, qui poursuit ses efforts pour réduire d’autres droits qui pèsent sur ses échanges.

Réalités commerciales et technologies au menu des échanges internationaux

Au détour de ces actualités, Alibaba a contesté une information publiée par le Financial Times l’accusant d’aider des opérations de l’armée chinoise contre les États‑Unis. L’article, s’appuyant sur une note de la Maison‑Blanche, évoquait notamment la transmission de données d’utilisateurs par Alibaba. Le groupe a réagi en qualifiant ces affirmations de fausses et en dénonçant une opération de relations publiques malveillante.

La Chine a aussi pris la parole pour affirmer que le gouvernement n’a jamais obligé les entreprises à collecter ou communiquer des données situées dans des pays étrangers en violation du droit local, écartant toute contrainte imposée à l’étranger.

Décisions et évolutions tarifaires autour des États‑Unis

Donald Trump a signé un décret visant à supprimer certains droits de douane réciproques sur des produits agricoles, dans un contexte de négociations commerciales. Le texte précise que certains produits, dont le café, le thé, les bananes et d’autres fruits exotiques, ainsi que les pignons de pin, ne seraient pas soumis à ces droits dans l’immédiat. D’autres biens, y compris des pièces de viande bovine, figuraient également dans ces ajustements.

Par ailleurs, la Maison‑Blanche a mis en avant des mesures destinées à faire baisser les prix des produits de première nécessité, notamment l’essence et les œufs, et à favoriser un recul des prix de certains médicaments destinés à la perte de poids.

IKKS et restructuration : les candidatures de reprise s’intensifient

Plusieurs repreneurs se sont manifestés pour reprendre IKKS, le groupe de mode en redressement judiciaire employant plus de mille personnes en France. Une dizaine d’offres avaient été déposées avant le 24 octobre et une audience est programmée le 28 novembre. Le groupe exploitait fin août 473 points de vente dans 12 pays et employait près de 1 287 salariés à l’échelle mondiale, dont 1 094 en France.

Indicateurs économiques et géostratégiques

En Russie, l’économie a connu une croissance de 0,6% sur un an au troisième trimestre 2025, en ralentissement par rapport au trimestre précédent. L’inflation observée demeure autour de 8%, ce qui maintient des taux d’intérêt élevés et freine l’investissement des entreprises. Le secteur de l’énergie reste essentiel pour les recettes budgétaires, malgré une baisse des prix du pétrole.

En Allemagne, les échanges avec la Chine et les décisions économiques font également débat. Le dirigeant d’un grand groupe chimique a appelé à resserrer les liens économiques avec Pékin tout en évitant les dépendances nuisibles, soulignant l’importance croissante de la Chine comme partenaire industriel.

Du côté technologique, les investissements se multiplient en Europe pour soutenir l’IA et le numérique. Microsoft prévoit d’investir 10 milliards de dollars dans un méga-centre de données au Portugal, destiné à développer l’infrastructure d’IA, en collaboration avec Nscale et Start Campus et en intégrant des puces Nvidia. Google annonce pour sa part un plan d’investissement en Allemagne à hauteur de 5,5 milliards d’euros d’ici 2029, destiné à renforcer l’infrastructure IA et les capacités cloud.

Commerce, propriété intellectuelle et contentieux

En Allemagne, un tribunal a estimé que OpenAI avait enfreint les droits d’auteur musicaux en utilisant des textes de chansons dans les résultats de son chatbot, attribuant partiellement des dommages‑intérêts à la Société des gestionnaires de droits musicaux allemands. La cour a toutefois précisé que les modalités du calcul des indemnités restaient à déterminer.

Marché américain et enjeux de régulation

La Bourse de New York a démarré la semaine en hausse, portée par l’espoir que le processus budgétaire américain s’apaise et que le gouvernement évite une paralysie prolongée. Le Dow Jones, le Nasdaq et le S&P 500 ont affiché des progressions à l’ouverture.

Sur le front commercial, les relations sino‑américaines ont connu des signes de détente, avec la suspension de certaines redevances et d’interdictions liées à des métaux rares. La Chine a aussi suspendu des droits de douane supplémentaires sur certains produits agricoles et a réaffirmé son intention d’agir en fonction des décisions prises par les États‑Unis lors du sommet du 30 octobre en Corée du Sud, lorsque Xi Jinping et Donald Trump se sont rencontrés.

En parallèle, le secteur agricole américain observe les prix du bœuf à des niveaux élevés, notamment en raison d’un cheptel historiquement bas, selon le principal syndicat agricole. Le président Trump a aussi suscité l’attention en évoquant une éventuelle enquête sur les pratiques de certains acteurs du secteur de la viande.

Rappel sur les partenariats commerciaux et les secteurs de la mode

Dans le secteur de la mode italienne, les débats autour de l’influence de la plateforme Shein sur le marché local ont conduit à des appels à la défense du Made in Italy. Des dirigeants soulignent les défis posés par les produits importés à bas coût et la nécessité de mesures protégeant les consommateurs et les entreprises nationales. Des discussions ont aussi été engagées avec les autorités françaises et italiennes sur l’impact de Shein sur les marchés locaux et l’environnement.

Sur le front automobile, Honda a revu à la baisse ses prévisions pour l’exercice 2025/2026 en raison de difficultés d’approvisionnement en semi‑conducteurs, entraînant une réduction du bénéfice net et des prévisions de chiffre d’affaires. En revanche, BMW a publié des résultats solides pour le troisième trimestre, avec un bénéfice net en forte hausse et des livraisons globales en hausse, tout en anticipant un effet des droits de douane américains sur sa marge annuelle.

Enfin, la société Galeries Lafayette et sa filiale SGM ont annoncé la fin de leur partenariat concernant sept magasins en province, qui changeront d’enseigne, dans un contexte de réévaluation de réseau et de partenariats.

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