Netanyahu condamne les violences d’une poignée d’extrémistes en Cisjordanie et le front diplomatique autour de Gaza
Contexte et condamnations des violences en Cisjordanie
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré, lundi soir, ne pas reconnaître les violences attribuées à une poignée d’extrémistes qu’il estime ne pas représenter les colons vivant en Judée-Samarie, après une attaque contre le village de Jabaa, près de Bethléem. Yaïr Lapid, chef de l’opposition, a qualifié cet acte de nouvelle étape dans l’escalade de la violence, évoquant des criminels violents. Yaïr Golan, membre de la coalition de gauche Les Démocrates, a dénoncé un terrorisme juif hors de contrôle. Dans son communiqué, Netanyahu affirme prendre très au sérieux ces émeutes fomentées par une minorité qui ne reflète pas les habitants des colonies et qui tente de se faire justice elle‑même.
Évolutions diplomatiques et mesures militaires
L’Allemagne a annoncé la levée partielle, à partir du 24 novembre, de l’embargo sur les exportations d’armes vers Israël, instauré au début août en réponse à l’offensive dans la bande de Gaza. Un porte‑parole du gouvernement a précisé que les exportations seraient possibles selon les procédures habituelles d’examen au cas par cas, et que le cessez‑le‑feu à Gaza, en place depuis le 10 octobre, s’était globalement stabilisé. Berlin rappelle néanmoins l’importance du respect des accords et de l’aide humanitaire à grande échelle. Le même jour, le chancelier Friedrich Merz avait annoncé, le 8 août, la suspension de l’exportation d’équipements militaires pouvant être utilisés à Gaza en réaction au projet israélien de prise de contrôle de la ville.
Actions du Conseil de sécurité et front diplomatique
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a accusé dimanche l’armée israélienne d’avoir ouvert le feu sur ses soldats dans le sud du Liban, sans faire de blessés, appelant Israël à cesser toute attaque contre les Casques bleus. Selon la Finul, des tirs émanaient d’un char Merkava près d’une position établie par Israël en territoire libanais; des mitrailleuses lourdes ont été employées, mais les soldats ont pu quitter les lieux lorsque le char s’est retiré. L’organisme a exhorté l’armée israélienne à cesser tout comportement agressif et toute attaque autour desCasques bleus qui œuvrent à la stabilité régionale.
Par ailleurs, les États‑Unis mènent une campagne au Conseil de sécurité en faveur d’un texte endossant le plan de paix présenté pour Gaza par l’administration américaine. Le texte prévoit notamment la création d’un « comité de la paix » jusqu’à fin 2027, présidé par Donald Trump, et autorise le déploiement d’une force internationale (ISF) pouvant « prendre toutes les mesures nécessaires », dans le cadre du droit international, afin de sécuriser les frontières et de démilitariser Gaza, tout en protégeant les civils et en soutenant une police palestinienne. Les États‑Unis insistent sur l’adoption rapide de ce texte et soulignent le soutien de plusieurs partenaires arabes et musulmans, dont l’Égypte, le Qatar, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et la Turquie. Le Royaume‑Uni a également apporté son soutien public au texte américain.
La Russie a de son côté circulé auprès des membres du Conseil un projet de résolution concurrent qui n’autorise ni la création d’un « comité de la paix » ni le déploiement immédiat d’une force internationale à Gaza. Le texte russe se contente de saluer l’initiative ayant mené au cessez‑le‑feu sans mentionner ces mécanismes. Face à ces approches opposées, les États‑Unis avertissent des risques d’un rejet du leur et défendent leur position avec le soutien de plusieurs États partenaires.
Évolutions sur le terrain et échanges humains
Le président palestinien Mahmoud Abbas s’est entretenu à Paris avec Emmanuel Macron et a réaffirmé son engagement en faveur de réformes au sein de l’Autorité palestinienne, y compris la tenue rapide d’élections. Le président français a, de son côté, réaffirmé son soutien à l’idée d’élections présidentielles et législatives, prévues environ un an après l’entrée dans la seconde phase du cessez‑le‑feu à Gaza, qui inclut le désarmement du Hamas. Macron et Abbas ont aussi annoncé la création d’un comité conjoint chargé d’élaborer la Constitution de l’État palestinien, dans le cadre de la reconnaissance française de l’État palestinien.
Sur le plan sécuritaire, l’actualité présente des violences en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et des annonces d’opérations militaires. L’armée israélienne a indiqué avoir tué plusieurs combattants lors d’opérations dans le sud de Gaza et près de la ligne jaune, et des affrontements entre colons et Palestiniens ont été signalés près de Tulkarem. Le ministère de la Santé palestinien a fait état du décès de deux adolescents âgés de 15 ans, Bilal Bahaa Ali Baaran et Mohammad Mahmoud Abou Ayache, lorsqu’ils ont été touchés par des tirs près de Hébron, au nord de Beit Omar.
Échanges de dépouilles et avancées humanitaires
Dans le cadre de l’accord de cessez‑le‑feu à Gaza négocié sous l’égide des États‑Unis, le ministère de la Santé gazaoui a annoncé la réception de 15 corps supplémentaires de prisonniers palestiniens, portant à 315 le total des dépouilles reçues dans l’échange avec les corps de prisonniers et les otages. Le Hamas et le Jihad islamique ont indiqué leur intention de remettre des dépouilles, notamment celle de l’officier Hadar Goldin, retrouvé dans un tunnel de Rafah; le Hamas a précisé que ce corps serait remis selon l’accord et que les Brigades Ezzedine al‑Qassam et les Brigades Al‑Qods participeraient à ces remises.
Renforcement des tensions au Liban et dans le sud du Liban
Par ailleurs, deux frères ont été tués samedi dans une frappe de drone attribuée à Israël dans le sud‑est du Liban, selon l’agence ANI. L’armée israélienne a confirmé une frappe dans la région de Chebaa, attribuant la mort à deux membres d’une organisation considérée comme terroriste et impliquée dans la contrebande d’armes destinées au Hezbollah, une opération qui, selon Israël, violerait les accords entre Israël et le Liban.
Rapprochement diplomatique et contexte régional
Lors d’une visite à Jérusalem, l’envoyé américain pour le Proche‑Orient a rencontré Netanyahu afin de s’assurer du maintien de la trêve à Gaza après la libération de la plupart des otages. De son côté, Emmanuel Macron recevra Mahmoud Abbas à Paris pour discuter de la pleine application du cessez‑le‑feu et des mécanismes de paix au Moyen‑Orient. L’Elysée précise que cette rencontre s’inscrit dans la continuité de la reconnaissance de l’État palestinien et du travail visant à établir un cadre de paix et de sécurité pour tous dans la région.
Espionnage et influence régionale
Selon une communication officielle, l’Iran a annoncé le démantèlement d’un réseau d’espionnage opéré par les services de renseignement américains et israéliens, dans un contexte de tensions régionales. Par ailleurs, un responsable américain a appelé les autorités libanaises à mettre fin à l’influence de l’Iran via le Hezbollah, soulignant la détermination de Washington à interrompre le financement iranien du groupe.
Conclusion
Dans ce paysage marqué par des violences locales, des échanges internationaux et des contours difficiles du cessez‑le‑feu à Gaza, les acteurs internationaux poursuivent des efforts pour stabiliser la région, tout en réaffirmant des lignes rouges sur les projets d’expansion des colonies en Cisjordanie et sur le rôle des acteurs régionaux. Les développements sur le terrain, les échanges de dépouilles et les initiatives diplomatiques continueront de façonner l’évolution du conflit israélo‑palestinien et la dynamique du Moyen‑Orient.