Plus de deux tiers des journalistes suisses exposés à des gestes ou propos hostiles, selon une étude ZHAW
Contexte et méthodologie de l’étude
La Haute école zurichoise des sciences appliquées, ZHAW, publie une étude représentative réalisée entre février et avril derniers. Elle a été menée auprès de 6000 journalistes et cadres contactés par courriel ou sur LinkedIn. L’échantillon final compte 1751 répondants.
Fréquences et cibles des attaques
Sur ce nombre, six journalistes sur dix indiquent avoir été pris à partie l’année précédente par des propos haineux et des insultes. Dans 45 % des cas, ces attaques visaient le journalisme ou les représentants des médias en général ou l’employeur de la personne. Dans 20 % des situations, la cible était associée à son ethnie ou à son sexe.
Journalisme d’investigation et attaques
Profil des journalistes les plus touchés
Onze pour cent des journalistes ont été harcelés sexuellement. Le harcèlement était verbal dans 81 % des cas et physique dans 19 %.
Les journalistes engagés dans l’investigation, qui mettent en lumière des irrégularités, des abus ou des dysfonctionnements et combattent la désinformation, apparaissent comme les plus touchés.
Menaces et appels à la haine
En Suisse, les journalistes sont parfois menacés. Les appels à la haine et les menaces de plainte pénale constituent les formes les plus fréquentes. Un quart des professionnels des médias a été menacé du dépôt d’une plainte.
La plupart des menaces passent par des canaux numériques. 17 % ont reçu des menaces au travail via des cyberattaques, du phishing ou des courriels falsifiés.
Conséquences et mesures recommandées
Les journalistes attaqués signalent un risque accru de burnout et de stress psychologique. La ZHAW invite les groupes de presse et les associations professionnelles à mettre en place des programmes de soutien et de protection et à proposer des services de conseil facilement accessibles. Le sujet doit aussi être intégré dans les formations et la formation continue.
Source: ats/ami