Affaire Silvia : meurtre aux falaises de St-Jean à Genève et le débat sur l’imprescriptibilité en Suisse
Contexte et faits clés
Le corps sans vie de Silvia, une adolescente portugaise de 16 ans, est retrouvé le 6 décembre 1988 sous les falaises de St-Jean, à Genève.
Le crime est d’une violence extrême: la jeune femme a été tabassée, son crâne fracturé contre un mur, puis piétinée, et son visage est défiguré.
L’enquête se heurte rapidement à plusieurs obstacles: les analyses ADN, à l’époque naissantes, ne permettent pas d’identifier le tueur; la loi du silence au sein de la communauté portugaise et l’absence de mobile clair compliquent le travail des policiers. Malgré de nombreuses pistes explorées, l’affaire tombe sous le coup de la prescription 30 ans après les faits, le 5 décembre 2018.
Imprescriptibilité et cadre juridique
Selon Giulia Cinaglia, forensicienne-criminologue formée à l’École des sciences criminelles (UNIL) et conseillère chez Outsiders sàrl à Bulle, l’affaire Silvia, bien que non résolue, ne serait plus techniquement un cold case au sens strict, car juridiquement elle ne pourra plus être résolue en raison de la prescription.
Ce drame nourrit aujourd’hui le débat politique sur l’imprescriptibilité des assassinats en Suisse. Si le Conseil des États a accepté ce principe en mars 2025, le Conseil national doit encore se prononcer. Cela ne modifierait toutefois pas le sort du crime des falaises de St-Jean.
Écoutez l’épisode complet : Une adolescente tuée sous les falaises de St-Jean / Crimes suisses / 53 min. / vendredi à 00:00 / présenté par Antoine Droux.
