Bolsonaro placé en détention provisoire pour risque de fuite dans le cadre d’une affaire de tentative de coup d’État
Contexte et condamnation de Jair Bolsonaro
L’ancien président Jair Bolsonaro, figure de l’extrême droite et président entre 2019 et 2022, a été déclaré coupable en septembre d’avoir dirigé une organisation criminelle ayant conspiré pour maintenir son pouvoir après la victoire de Luiz Inacio Lula da Silva lors du scrutin d’octobre 2022.
Selon des éléments du parquet, ces faits s’inscrivent dans une affaire relative à une tentative de coup d’État. La police fédérale a indiqué, sans citer le nom de Bolsonaro, qu’un mandat de détention provisoire avait été exécuté en application d’une décision de la Cour suprême.
Placement en détention provisoire pour risque de fuite
Le juge de la Cour suprême a ordonné samedi le placement en détention provisoire de l’ancien chef d’État en raison d’un « risque élevé de fuite ». Bolsonaro, assigné à résidence à Brasilia depuis août, aurait tenté de retirer son bracelet électronique lors d’une manifestation organisée près de son domicile par ses partisans, selon le jugement du magistrat Alexandre de Moraes.
La Cour suprême a rejeté la semaine dernière l’appel qu’il avait interjeté contre sa condamnation.
État de santé et demandes de détention à domicile
La défense dispose encore d’options d’appel jusqu’au début de la semaine, mais a déjà demandé à ce que Bolsonaro demeure en résidence surveillée pour des raisons de santé, estimant que son incarcération pourrait avoir des « graves conséquences et constituer un risque pour sa vie ». Ses avocats évoquent son état « profondément affaibli » et avancent qu’une détention serait humanitairement discutable.
Divers éléments fournis par l’entourage indiquent que l’ancien président souffre de séquelles d’un coup de couteau reçu en 2018, a subi plusieurs interventions chirurgicales et a reçu un diagnostic de cancer de la peau en septembre; il serait également sujet à de fortes crises de hoquet selon ses proches.
Échec du projet et condamnations associées
Selon le parquet, le plan de coup d’État élaboré par le camp Bolsonaro a échoué faute de soutien de hauts responsables militaires. Le scénario prévoyait notamment l’assassinat de Lula, de son vice-président Geraldo Alckmin et du juge de la Cour suprême chargé de l’affaire, Alexandre de Moraes.
La Cour suprême a condamné mardi plus de vingt ans de prison trois militaires et un policier, reconnus coupables d’avoir planifié ce triple assassinat dans le cadre d’une opération nommée « Poignard vert et jaune ».