Deuxième journée de mobilisation des agriculteurs français contre l’accord Mercosur

Contexte du mouvement et enjeux pour l’agriculture

Il s’agit de la deuxième journée de mobilisation lancée par la FNSEA-Jeunes agriculteurs. Certaines actions avaient déjà eu lieu jeudi pour dénoncer l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays latino-américains du Mercosur et pour exiger une mise au clair de la position de l’État français.

« Le sens de cette mobilisation, c’est évidemment attirer l’attention du chef de l’État », a déclaré le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, devant le château de Versailles.

« Sur le plan international, de nombreuses questions se posent lorsque des produits envahissent nos marchés et ne respectent pas nos normes de production », a-t-il ajouté. « Le chef de l’État doit réagir. Le Premier ministre doit nous recevoir d’urgence. »

ACTIONS PARTOUT EN FRANCE

« La révolte paysanne reprend à Versailles », pouvait-on lire sur une immense banderole tendue sur des tracteurs. Les agriculteurs mobilisés ont allumé un feu de camp et distribué café et viennoiseries. D’autres ont craqué des fumigènes verts.

La mobilisation des paysans contre le Mercosur devant le château de Versailles (France), le 26 septembre.

Àilleurs en France, d’autres actions étaient attendues tout au long de la journée, alors que les vendanges et les récoltes mobilisent le monde paysan. À Torvilliers, dans l’Aube, une mobilisation s’est déroulée dans le calme vendredi matin. Dans l’Hérault, dès 06h30, des banderoles ont été déployées sur les murs et la grille de la sous-préfecture de Lodève.

« On continue à rester motivés, on reviendra s’il y a besoin cet hiver, à un moment où dans nos champs, ce sera plus facile », a mis en garde Arnaud Rousseau.

Les autorités estiment à environ 3000 le nombre de participants lors des 70 actions organisées dans 65 départements.

MERCOSUR ET DROITS DE DOUANE

L’appel de la FNSEA intervient alors que Bruxelles a lancé le 3 septembre le processus de ratification du texte Mercosur, et que la France, longtemps opposée, semble désormais moins défavorable. L’accord signé fin 2024 entre le Mercosur et la Commission européenne doit permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, de machines et de vins, mais il facilitera aussi l’entrée de bœuf, volaille, sucre, miel et riz via des droits de douane réduits. Beaucoup jugent que cette concurrence serait déloyale.

À cela s’ajoute la question des revenus insuffisants dans le secteur agricole et la colère liée au relèvement à 15 % des droits de douane américains imposés depuis août à l’UE, en particulier sur les vins et les spiritueux.

> Lire encore : Droits de douane américains: les pays européens plus ou moins concernés selon leurs exportations

afp/juma

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