Donald Trump confirmé en appel à verser plus de 83 millions de dollars pour diffamation
Contexte judiciaire : maintien de la condamnation pour diffamation
En janvier 2024, un jury populaire avait reconnu Donald Trump coupable de diffamation à l’encontre d’Elizabeth Jean Carroll, ancienne chroniqueuse du magazine Elle, qui l’avait accusé de viol dans les années 1990. Dans cette procédure civile, les jurés avaient fixé le montant des dommages-intérêts à 83,3 millions de dollars, dépassant largement les 10 millions réclamés initialement par la plaignante pour préjudice moral et professionnel.
Parmi cette somme, 65 millions de dollars correspondaient à des dommages-intérêts dits “punitifs”, destinés à empêcher une récidive présumée de la part de l’ancien président américain.
Décision de la Cour d’appel : un montant jugé proportionné
Donald Trump, alors candidat à la présidence des États-Unis, avait qualifié cette sanction de « ridicule » et avait annoncé son intention de faire appel. La Cour d’appel a finalement confirmé la condamnation, estimant que l’indemnisation attribuée par le jury était justifiée par les circonstances « extraordinaires et choquantes » de l’affaire.
La juridiction a notamment souligné qu’il était justifié de considérer que Donald Trump pourrait continuer à diffuser des propos diffamatoires à l’encontre de Mme Carroll en l’absence d’une sanction financière importante.
Les accusations d’agression sexuelle et les précédents judiciaires
Elizabeth Jean Carroll, âgée de 81 ans, avait accusé Donald Trump d’un viol commis en 1996 dans une cabine d’essayage d’un grand magasin à New York. En 2019, elle avait rendu publiques ces allégations, et en 2022, une autre plainte civile pour viol et diffamation avait conduit à une première condamnation à hauteur de cinq millions de dollars, reconnue par un tribunal en mai 2023.
Durant cette affaire, Donald Trump avait émis sur son réseau social Truth Social plusieurs messages accusant Mme Carroll d’avoir inventé cette histoire, qu’il avait comparée au scandale de Monica Lewinsky des années 1990, et l’avait accusée de chercher à obtenir un gain financier par la voie judiciaire. Il avait également tenu des propos dénigrants à son encontre au cours de la procédure, qualifiant notamment la plaignante de « malade ».
Dimension politique et enjeux médiatiques de la procédure
Au procès en diffamation, Trump avait été autorisé à présenter une brève défense, mais avec des restrictions strictes sur sa liberté d’expression, afin d’éviter tout écart verbal.
Par ailleurs, cette affaire a pris une dimension politique significative puisque l’ancien président l’a utilisée comme plateforme médiatique tout au long de sa campagne électorale, dénonçant une « chasse aux sorcières » orchestrée selon lui par ses opposants démocrates et Joe Biden, alors en fonction.