Grand Conseil de Fribourg : débat sur le plan d’assainissement des finances de l’État
Contexte et enjeux du plan d’assainissement des finances à Fribourg
Le débat porte sur la Loi d’assainissement des finances de l’État, dite LAFE, dans un contexte où certains estiment nécessaire d’agir malgré des réticences à réduire les prestations.
Le président de la commission des finances et de gestion, Olivier Brodard, député PLR, a rappelé qu’il n’est jamais souhaitable d’exiger des efforts budgétaires trop sévères, tout en reconnaissant la nécessité d’intervenir. Le grand argentier cantonal, Jean-Pierre Siggen, précise que le texte résulte d’un compromis.
Le ministre a souligné l’importance d’accepter la LAFE et a rappelé que la croissance du budget 2026 s’établit à 3,3 %, ce qui ne témoigne pas d’un démantèlement.
Marie Levrat, députée PS et rapporteure de la minorité de gauche, a déploré des années de politique fiscale jugée généreuse envers certains ménages aisés et a proposé de renvoyer la loi à l’exécutif.
Le vote s’est soldé par 67 voix contre 38, malgré le soutien de certains centristes en faveur de mesures structurelles.
Explications dans le 19h30
Le sujet a été évoqué dans le cadre du programme 19h30, qui présente les explications relatives à l’assainissement des finances du canton.
Principe constitutionnel et cadre du PAFE
Le programme d’assainissement des finances de l’État, appelé PAFE, agit à hauteur de 70 % via les dépenses et 30 % via les recettes.
Les mesures prévues, au nombre de 85 dont 23 relèvent de la compétence du Grand Conseil, visent à améliorer en moyenne 135 millions de francs par an, soit environ 3 % du budget 2026, afin d atteindre l’équilibre budgétaire inscrit dans la Constitution.
La contribution des agents de l’État, représentant plus de 12 800 postes en emploi à temps plein, est estimée à 110 millions de francs, soit 13,1 millions de moins que prévu en avril. La masse salariale représente 35 % des dépenses, avec des sacrifices envisagés sur la période.
Les salaires ne seront pas indexés, ce qui générerait une économie de 71 millions sur trois ans pour l’État et près de 23 millions pour les communes. Le Conseil d’État a toutefois fixé un seuil conditionnant une éventuelle indexation.
Progression à froid et autres ajustements
Le décalage de huit mois dans les hausses liées aux paliers de traitement permet d’économiser près de 34 millions pour l’État et 10,8 millions pour les communes. En dehors du personnel, des coupes et des ajustements pourraient peser sur les communes ou les contribuables.
La non-indexation de la progression à froid et la réduction de la déduction pour les déplacements professionnels figurent parmi les mesures prévues. La première pourrait rapporter 60 millions de francs sur trois ans aux cantons et 67,7 millions aux communes, tandis que la seconde vise à plafonner la déduction à 8 000 francs au lieu de 12 000, ce qui profiterait au canton et aux communes et concernerait environ 18 500 contribuables.
Pressions et répercussions
À l inverse, les communes pourraient supporter 25 % des prestations complémentaires AVS/AI (+88,6 millions) et augmenter leur participation au trafic régional et local des transports publics (+20,1 millions).
En cas d adoption de la LAFE le vendredi et sous réserve d’un référendum, la plupart des mesures nécessitant des modifications légales pourraient entrer en vigueur au 1er janvier 2026. Les mesures relevant de l exécutif pourraient être appliquées même en cas de rejet, pour la plupart dès 2026.
En revanche, si le Parlement refuse ou modifie la LAFE et réduit ses incidences financières, le budget 2026 ne respecterait plus les règles d’équilibre et un nouveau projet devrait être élaboré rapidement.
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