Habiter autrement en Suisse : le débat sur l’habitat léger prend de l’ampleur

Contexte politique et cadre légal

Plusieurs cantons, Vaud en tête, explorent l’idée d’un mode de vie plus léger. En 2024, deux postulats déposés au Grand Conseil abordent le sujet : l’habitat léger comme outil de densification sociale et écologique, et l’ouverture du camping résidentiel à l’année pour les Vaudoises et les Vaudois ; la commission les a inscrits à l’ordre du jour pour examen.

Cadre juridique et définition

Selon la Loi sur les camping et caravanings résidentiels (LCCR), les zones destinées au camping étaient jusqu’ici associées à l’habitation secondaire. Or des habitants choisissent des habitats légers et les font souvent leur résidence principale.

Avantages potentiels

Ce mode d’habitation est présenté comme une solution possible face aux enjeux écologiques et sociétaux : autonomie énergétique, matériaux peu transformés et provenance locale, ce qui soutient l’économie locale et peut réduire les coûts de construction. Sur le plan social, il viserait à revaloriser des zones peu denses et des parcelles atypiques tout en s’adaptant à l’évolution démographique.

Défis et démarches

Selon Samantha Oswald, architecte et membre du comité de l’association HaLege, l’installation d’un habitat léger n’est pas nécessairement plus compliquée que la construction d’un bâtiment en Suisse. Elle vit elle-même dans une caravane autoconstruite, autonome en énergie, qu’elle a conçue. Elle rappelle toutefois que la procédure de construction peut être lourde et que les démarches administratives sont nombreuses, ce qui peut freiner certains porteurs de projets. Elle a évoqué ces points lors de l’émission On en parle diffusée le 13 novembre 2025.

La distinction entre camping et terrain constructible influence le statut juridique des habitats légers : au camping, ils sont traités comme caravanes ou mobil-homes; sur un terrain destiné à la construction, ils sont considérés comme des bâtiments.

Critères techniques et critères de résilience

L’association HaLege définit l’habitat léger par des critères précis : une surface habitable autour de 20 m2 par personne, avec un plafond de 40 m2 au total, et une notion de réversibilité sans fondations permanentes. Les fondations doivent être ponctuelles ou sur roues. Le concept privilégie la simplicité des modules, l’utilisation de matériaux naturels et des assemblages simples. Enfin, il est insisté sur la nécessité que la tiny house puisse constituer une résidence principale, car la question des résidences secondaires est particulièrement sensible sur le plan politique. Face à la pénurie de logements, à la hausse des loyers et aux coûts écologiques de l’industrie de la construction, l’habitat léger est présenté comme une option parmi d’autres.

You may also like...