Jean-Marc Jancovici : L’importance de mobiliser la société civile pour agir sur le changement climatique
Jean-Marc Jancovici souligne la nécessité d’impliquer la société civile face à l’urgence climatique
Invité lors d’un sommet consacré à l’écologie et à l’économie à l’EPFL, Jean-Marc Jancovici, ingénieur et vulgarisateur français, a partagé ses perspectives sur la gestion des enjeux environnementaux. Interrogé sur la situation politique instable dans son pays, il a expliqué pourquoi il privilégie un engagement auprès de la société civile plutôt qu’auprès des responsables politiques, qu’il considère souvent comme trop changeants ou opportunistes.
Les défis à long terme des politiques environnementales
Selon lui, les transformations nécessaires pour répondre aux enjeux écologiques nécessitent un horizon de plusieurs générations. La rotation fréquente des dirigeants politiques complexifie la mise en œuvre de démarches durables, ce qui rend crucial le rôle de la société civile. Il insiste sur l’importance d’établir des consensus solides au sein des citoyens, afin que ces positions s’imposent durablement dans le débat politique.
Une mobilisation citoyenne plus audacieuse que les dirigeants
Jancovici évoque l’exemple de la Convention citoyenne pour le climat en France (2019-2020), qui a rassemblé 150 volontaires tirés au sort pour élaborer des propositions visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il souligne que cette démarche a permis de révéler une capacité d’engagement collective souvent plus audacieuse que ce que l’on pourrait attendre d’individus isolés. Pour lui, cet exemple montre que lorsque les citoyens réfléchissent par eux-mêmes à l’intérêt collectif, ils proposent souvent des solutions innovantes.
La décroissance, une réalité économique à reconnaître
Sur le plan économique, Jancovici insiste sur le fait que la décroissance n’est plus une hypothèse mais une tendance observable. Il explique que, depuis une quinzaine d’années, en Europe, l’économie physique connaît une contraction globale, surtout depuis la saturation des approvisionnements en énergies fossiles. La montée des énergies renouvelables ne suffit pas encore à compenser cette baisse, tandis que la production nucléaire a été volontairement ralentissante.
Les inégalités accentuées par la crise écologique
La contraction économique engendre des disparités, entre une majorité de la population confrontée à une réduction des ressources et une minorité profitant encore de la croissance économique mondiale, notamment via la mondialisation. Selon lui, la Suisse fait partie de ces pays où cette fracture est particulièrement visible. La question est alors de faire accepter ces changements tout en maintenant un certain équilibre social.
Rendre la transition écologique attractive plutôt que contraignante
Jancovici réfléchit aussi à la communication autour des solutions. Il estime qu’il est possible de rendre les mesures écologiques attrayantes, en évitant de faire uniquement valoir leur aspect sacrificiel. Par exemple, il évoque l’idée de quotas de voyages en avion : une mesure qui pourrait sembler restrictive mais qui pourrait aussi garantir un accès équitable à tous, indépendamment de leur situation financière, tout en encourageant des comportements plus responsables.
Pour en savoir plus, il est possible de consulter l’interview complète de Jean-Marc Jancovici, où il évoque la nécessité d’un changement radical face aux défis climatiques.