Navi Pillay affirme que l’ONU dispose de preuves permettant de qualifier la situation à Gaza de génocide
Une enquête approfondie menée par l’ONU concernant la situation à Gaza
Selon Navi Pillay, ancienne haut-commissaire aux droits de l’homme, une commission d’enquête indépendante de l’Organisation des Nations Unies a rassemblé des preuves permettant de soutenir la qualification de génocide dans le contexte actuel à Gaza. Elle explique que cette investigation, en cours depuis deux ans, s’est appuyée sur diverses ressources, notamment des images satellites, des preuves numériques et des témoignages de médecins ainsi que d’autres témoins.
Précisions sur la méthodologie et les éléments recueillis
Navi Pillay précise que son équipe a effectué une vérification rigoureuse des faits, en exploitant les données disponibles via les outils des Nations unies. Elle a également analysé les déclarations des responsables israéliens, y compris celles du Premier ministre. Selon la juriste, ces propos, combinés aux critères définissant un génocide selon la Convention relative à la prévention et la répression du crime de génocide, conduiraient à une conclusion raisonnable selon laquelle un génocide aurait été commis et se poursuit.
Analyses et responsabilités
La responsable souligne la qualification de ces propos ayant été recueillis lors d’auditions, insistant sur leur importance dans l’évaluation globale. Elle indique que le président israélien aurait qualifié les Palestiniens d’”animaux” et que le Premier ministre aurait appelé à la destruction de Gaza. Selon elle, ces déclarations illustreraient une intention qui pourrait être considérée comme délibérée, et basée sur ces éléments, la commission estime que l’État d’Israël en serait responsable, car ces propos ont été tenus par des représentants agissant en tant que membres de l’appareil d’État.
Implication du Hamas dans la dynamique de conflit
Interrogée sur la position israélienne selon laquelle le contexte de guerre, notamment l’action du Hamas, ne serait pas pris en compte dans la qualification de génocide, Navi Pillay rappelle que la commission de l’ONU a été parmi les premières à condamner les attaques du groupe palestinien dès le 7 octobre. Elle ajoute qu’un communiqué officiel, publié deux jours plus tard, qualifiait ces attaques de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, appelant à leur poursuite en justice.
Appel à la justice internationale
Elle conclut en indiquant que si la défense d’Israël arguant qu’il s’agissait de mesures de légitime défense comme réponse aux actions du Hamas était avancée, cela ne pourrait pas empêcher une enquête judiciaire. La commission a notamment demandé au procureur de la Cour pénale internationale d’ouvrir une enquête sur d’éventuels crimes de génocide impliquant des responsables israéliens tels que le Premier ministre Netanyahu, le président Herzog ou l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.