Pas d’extradition vers l’Allemagne pour un Ukrainien soupçonné d’avoir saboté Nord Stream, tranche un tribunal de Varsovie
Contexte général et demande d’extradition
Un plongeur ukrainien, formé dans ce métier, a été arrêté le 30 septembre dans la banlieue de Varsovie. Berlin le poursuit sous mandat d’arrêt européen dans le cadre d’une affaire de sabotage présumé des gazoducs Nord Stream 1 et 2 près de Bornholm, au Danemark, en septembre 2022, selon le parquet fédéral allemand.
Décision du tribunal et cadre procédural
Lors d’une audience en présence du suspect, le juge du tribunal régional de Varsovie a déclaré que la demande d’extradition ne méritait pas d’être prise en considération à ce stade. Il a rappelé que la procédure avait pour seul objectif de vérifier si les faits invoqués pourraient constituer un motif suffisant pour l’exécution du mandat d’arrêt européen, et non de déterminer la responsabilité du suspect.
Absence de preuves et contestation de remise
L’avocat de l’accusé a contesté la remise vers l’Allemagne. Le juge a indiqué que la partie allemande n’avait transmis que des informations générales et que le tribunal ne disposait pas d’éléments pour confirmer une éventuelle implication du commanditaire.
Analyse du contexte et éléments de justification
Le magistrat a ajouté qu’en l’état, il n’était pas possible de qualifier les Ukrainiens comme des terroristes ou des saboteurs sur la base des éléments présentés, estimant que l’objectif de défendre leur patrie pouvait être interprété comme une action qui affaiblit l’ennemi.
Les quatre fuites de gaz et le contexte historique
Le 26 septembre 2022, quatre importantes fuites de gaz ont été enregistrées sur Nord Stream 1 et Nord Stream 2, accompagnées d’explosions sous-marines, survenant à quelques heures d’intervalle. Ces gazoducs relient la Russie à l’Allemagne et acheminent une part significative du gaz vers l’Europe.
À l’époque, la Russie avait cessé ses livraisons via Nord Stream 1, dans un contexte de dissension entre Berlin et ses partenaires européens. Le gazoduc jumeau Nord Stream 2 n’avait pas été mis en service.
Des enquêtes conjointes avaient été ouvertes par l’Allemagne, la Suède et le Danemark et ont été clôturées dans ces pays en 2024.
afp/mera