Procès Jubillar : la défense réclame l’acquittement en l’absence de preuves

Procès Jubillar : la défense réclame l’acquittement en l’absence de preuves

Contexte et arguments clés

La défense du peintre-plaquiste Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse disparue en décembre 2020 dans le sud-ouest de la France, a plaidé jeudi l’acquittement en estimant que le dossier ne permet pas d’établir l’existence d’un crime et dénonçant une dynamique médiatique qui pourrait influencer le cadre judiciaire.

Selon Maître Alexandre Martin, les éléments présentés ne constituent pas des preuves suffisantes et s’appuient davantage sur des certitudes médiatiques que sur des faits. Le jury est invité à se fonder sur les pièces du dossier plutôt que sur une perception publique.

L’avocat a décrit Jubillar comme un homme « solitaire et détruit », victime d’une conviction qui s’est imposée chez certains enquêteurs et d’un « acharnement médiatique ». Il a rappelé que le mari n’est pas une caricature et qu’il mène une vie sans travestissement.

Sur le volet personnel, Me Martin a évoqué la possibilité d’un divorce et a rejeté l’idée d’un personnage jaloux ou violent. Il a affirmé que le scénario d’un crime passionnel ne correspond ni au profil ni aux preuves disponibles.

Me Franck, qui avait ouvert la journée en examinant l’enquête, a partagé une perspective similaire sur l’absence de preuves directes reliant Jubillar à un crime ou à une scène de crime. Elle a souligné que les indices ne s’imbriquent pas nécessairement et a insisté sur la nécessité d’un raisonnement fondé sur des faits solides.

Elle a aussi critiqué certaines méthodes d’investigation, dénonçant un travail de gendarmes animé par des certitudes qui pourraient détourner de l’objectivité et égarer l’interprétation des pièces. Elle a exhorté les jurés à ne pas confondre indices et certitudes et à vérifier la cohérence des éléments entre eux.

La mère de l’accusé, Nadine Jubillar, est partie civile dans la procédure; les avocats ont évoqué la façon dont certains témoignages ont été présentés et ont insisté sur le droit de Jubillar à une défense sans caricatures et au respect de la présomption d’innocence.

Déroulement et verdict attendu

À la barre, l’accusé doit être entendu vendredi matin pour une prise de parole en dernier lieu, avant que les neuf jurés et les trois magistrats ne délibèrent. Le verdict repose sur la conviction intime des jurés: sept voix sur neuf suffisent pour une condamnation; trois voix en faveur de l’acquittement suffiraient à prononcer l’acquittement.

Prochaines étapes et cadre procédural

La Cour a indiqué que l’audition de l’accusé en dernier lieu clôturera les débats, puis la délibération se poursuivra avec l’objectif de rendre un verdict dans la journée.

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